

Cercle Littéraire des Écrivains Cheminots

9, rue du Château-Landon - 75010 Paris
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Union Artistique et Intellectuelle des Cheminots Français
les éditoriaux de notre revue
N°319 (décembre 2024)
En bonne intellignece
Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.
L’autre jour, souhaitant joindre l’utile à l’agréable, je m’étais inscrit à une randonnée, les frais d’inscription étant destinés à soutenir une bonne cause. Qui dit randonnée, suppose itinéraire balisé et carte du parcours. Ici, le papier était remplacé par un code QR (ou code à réponse rapide comme nous l’avions précisé dans un article consacré à ce sujet publié dans Le nouveau dévorant 312, de mars 2023.)
Peu au fait de cette évolution, j’interrogeai du regard le responsable du poste d’information. C’est alors qu’il me posa cette question : « Est-ce que vous avez un téléphone intelligent ? »
Je l’ignorais ! je n’avais jamais tenté de tester les capacités de mon téléphone. L’appareil parvint à scanner le code… Bientôt la carte s’afficha. Ainsi, donc, il était, au moins un peu, intelligent. Un peu, mais pas tout à fait assez pour m’éviter de m’égarer sur le circuit. Heureusement, mettant en commun nos deux intelligences, je parvins au terme de mon périple. N’empêche que cette question, « Qu’est-ce que l’intelligence ? » continue à me tarabuster.
Les dictionnaires ne me facilitent pas la tâche en précisant « faculté de comprendre » ; au moins cette définition me permet-elle d’assurer que l’intelligence de mon téléphone ne peut être qu’artificielle ! (« factice, sans naturel ni simplicité » d’après Bossuet qui ne connaissait rien aux téléphones).
Mais pour le reste, ne comprenant pas tout du monde qui m’entoure, des choix des uns et des autres, des solutions proposées pour résoudre les problèmes que l’on a soi-même créés, des velléités de destruction qui en animent certains et des désirs de vengeance qui leur font écho, je me dis que l’intelligence semée sur l’humanité (se mesure-t-elle en poids ou en volume ?) n’est pas à la hauteur des besoins.
Comprendre ? peut-être que la forme de l’éditorial du numéro précédent a échappé aux lecteurs de notre revue qui pourtant ne sont pas dépourvus d’intelligence. Personne n’a manifesté son étonnement ou sa réprobation…, d’une certaine façon, c’est un peu dommage, cela aurait été une occasion de s’écrire : on s’écrit trop peu et on se crie trop fort dessus. Étant signé semblablement à celui-ci, je n’aurais pu me défausser, accuser Myriam Hadoux, ou Édith Auriale qui m’avaient précédé dans ce délicat exercice : elles ont, depuis longtemps passé la plume.
Il m’aurait fallu assumer : affirmer que le CLEC est apolitique, mais pas apoétique ! Peut-être m’aurait-on assuré que « tout est politique ». Je me souviens de cette formule ; elle me fut servie par un adhérent, fort de ses convictions, un adhérent de longue date ; s’il se reconnait, je le salue bien amicalement.
Ce sujet, l’apolitisme, dans un monde complexe que l’on peine parfois à comprendre se rappelle fréquemment à notre esprit. Nos statuts, copiés sur ceux de l’UAICF nous imposent cette ligne de conduite.
Parfois, pour ne pas se détourner de cette route tracée, il nous arrive de refuser d’emboiter le pas de certaines associations de défense de la langue française qui s’égarent dans le fond et la forme de leurs propos.
Défendre le français, c’est cheminer sur une ligne de crête, sans tomber ni dans la facilité de la critique à tout va ni dans le rejet de toute évolution… N’oublions pas que notre langue est parlée par quelque trois-cent-millions de locuteurs vivant hors de France. La chronique Activité, témoigne de ce que peut être une défense « positive » de notre langue. Dans le prochain numéro, nous vous rendrons compte des manifestations qui se sont déroulées lors du dix-neuvième sommet de la Francophonie, début octobre dernier, à Villers-Cotterêts.
Dans celui-ci, nous vous proposons entre autres récits, nouvelles et poèmes, un portrait de Romain Gary, rédigé par Marc Mousli qui a choisi d’aborder ce personnage complexe et attachant, dont nous ne saurions trop vous conseiller, si ce n’est déjà fait, la lecture de ses œuvres, sous un angle original.
Et bien sûr, il n’est pas question de rater l’annonce de notre prochaine assemblée générale ! faut-il le rappeler, votre présence et, à minima, le retour de votre pouvoir, sont des témoignages de votre engagement auprès du CLEC. Le monde associatif est tout à la fois une force pour notre collectivité, mais c’est aussi un maillon fragile, qui peut être rapidement mis à mal, lorsque les adhérents ne s’impliquent pas, d’une manière ou d’une autre, au-delà du seul règlement de leur cotisation… voilà une chose qui se comprend aisément !
De quelle façon s’impliquer si l’on ne veut pas, par exemple, rejoindre le conseil d’administration ? Pourquoi ne pas participer au concours annuel ? Dans notre précédente revue, et désormais sur notre site, vous avez pu lire le règlement de ce 74e concours. Dans ce Nouveau dévorant, nous publions la fiche d’inscription, indispensable pour que vos contributions soient prises en compte.
Je saisis l’occasion qui m’est donnée ici, de remercier tous les participants du 73e concours : ils savent désormais si leurs écrits ont mérité un prix. Ils ont l’assurance que leurs textes ont été lus, pour preuve chacun a reçu la synthèse des remarques des jurés.
Et puisque Noël approche, nous avons fait le choix de vous en proposer — parmi les textes en réserve (réserve que vous pouvez également contribuer à enrichir) — quelques-uns qui se rapportent à cette thématique.
Une nouvelle année se profile, le CLEC, association nationale au sein de l’UAICF, poursuit sa route. Elle le fait, pour vous, avec vous, je nous souhaite de pouvoir encore longtemps poursuivre ce voyage en bonne intelligence.
Que les fêtes de fin d’année vous soient agréables, que l’année qui s’annonce nous permette de continuer à contempler la voute céleste, en paix avec vous-même et en paix avec le monde qui nous entoure.