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les éditoriaux de notre revue

N°313 (juin 2023)

 

Toujours semblables et quand même un peu différents.

Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

Tous les numéros de notre revue sont uniques ! Peut-être que, d’ici quelques années, un marché de la revente se mettra en place : conservez précieusement vos exemplaires, ils peuvent devenir un moyen de faire fortune... et puis, si le commerce ne suit pas, ils sont, de toutes les façons, une source d’enrichissement.

Ainsi, comme nous l’avons fait ces temps derniers pour actualiser la liste des portraits parus, quel plaisir de lire et relire certains des textes publiés depuis le tout début des années 1970 ! Je reste enthousiaste face à cette somme d’écrits, à ce nombre d’écrivains qui ont nourri nos publications. Je me répète un peu, mais que voulez-vous, je ne me lasse pas d’admirer ce que, collectivement, nous tous qui sommes là et ceux qui s’en sont allés avons construit.

Le temps passe et nous sommes toujours présents ! toujours semblables et quand même un peu différents.

Dans le précédent numéro, Alain Naudet, qui exerça, deux années durant, la présidence du CLEC, expliquait, avec une discrétion tout à son honneur, les raisons qui le poussaient à renoncer à cette fonction. Il fallait le remplacer. Nous consultâmes, nous fîmes miroiter les avantages que procure cette fonction... Nul écho ! donc, un peu comme on rappelle un ancien joueur dans l’équipe nationale, celui qui rédige cet éditorial reprit les rênes de l’association. Il n’est point seul, rassurez-vous, chères adhérentes, chers adhérents. Nous avons constitué un bureau, assez semblable au précédent, et nous avons retrouvé presque tous ceux qui constituaient le conseil d’administration du CLEC. Les roues de l’aventure continuent de tourner ! Tout cela s’est fait en deux temps : le premier, celui de l'assemblée générale et le second lors du conseil d`administration, en mars dernier. Vous lirez, dans le corps de la revue, sous la plume de Madeleine de Groote, la synthèse de notre journée conviviale. C’est en page deux, celle qui s’adosse au dessin de couverture, que vous découvrirez les ajustements apportés à notre organisation.

J’évoque le dessin de couverture ; c’est au talent de Jean-Jacques Gondo, membre éminent de L’UAICF, que nous le devons cette illustration ainsi que toutes celles qui précèdent. Qu’il soit remercié pour le temps qu’il consacre à habiller notre page de couverture !

Si les mots disent de manière assez claire en général, ce qu’ils ont à dire, nous avons découvert que l’interprétation des dessins n’est pas toujours aussi linéaire. Où certains voient de l’humour, d’autres supputent des intentions cachées, déplorent de la trop grande simplicité, de l’ambigüité. Peut-être nous faudra-t-il bientôt mettre un document d’interprétation des illustrations, à la manière du peintre Magritte, par exemple.

Il est vrai que nous n’avions pas retenu ce sujet dans les questions qui ont été adressées à vous autres, adhérents et abonnés. Vous lirez une synthèse de vos réponses dans ce numéro. Mais c'est tout d’abord un grand merci que le conseil d'administration tient à vous adresser : vous avez été nombreux à nous répondre et c’est un signe indéniable de l’intérêt que vous portez a notre association et aux différents supports de communication (revue, lettre d’information et site) grâce auxquels nous communiquons avec vous.

Attardez-vous sur la quatrième de couverture de cette revue, elle est l’œuvre de André Bonnisseau, notre gestionnaire solitaire du site. Il signale l’ouverture d’une nouvelle page « Culture ». Nous attendons vos contributions.

Dans l’éditorial précédent, je vous l’avais dit : nous l`avons fait ! Nous avons répondu aux invitations de l’UAICF de participer au grand projet ReVe. L’information et les appels à textes ont été relayés dans nos supports de communication. Les participants sont impatients de découvrir ce que leurs contributions ont pu déclencher de créativité chez nos collègues.

Incitation à écrire encore, que celle relative aux textes sur la thématique des frontières... dans le prochain numéro, nous publierons quelques-uns des acrostiches reçus.

Mais, c’est aussi dans ce numéro que nous évoquons la mémoire de Henriette Olivier et de Suzanne Vangeon. Elles nous ont quittés en ce début d’année 2023.

Dans la rubrique « Activités », nous consacrons quelques lignes à l’atelier d’écriture de Toulouse, piloté par Laurence Dallot. Il a fermé ses portes. C’est l’occasion de remercier Laurence Dallot pour son implication depuis… depuis ? bien longtemps aux côtés du CLEC.

Pour terminer sur une note enjouée, je ne vous parlerai pas de l’augmentation de la subvention que le CLEC doit reverser à l’UAICF : elle a triplé ! C’est bientôt l’été ! contemplons la fleur qui pousse sur le talus, écoutons l’oiseau qui chante sur la palissade ; espérons-en l'avenir et pour ce qui concerne le CLEC, n’oubliez pas que c’est grâce à vous que nous continuons à écrire cette belle histoire.

N°312 (mars 2023)

 

Voulez-vous jouer avec nous ?

Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

On nous reproche souvent de ne pas être assez drôles, rigolards, joyeux drilles, pas « vendeurs » en quelque sorte. Tout compte fait, ce n’est peut-être pas inexact… Pour preuve d’ailleurs que ce jugement, même s’il est excessif, n’est pas totalement dénué de vérité, dans ce numéro, il n’y a pas de chronique humour.

D’où mon appel : « Voulez-vous jouer avec nous ? ». Vous pourriez nous proposer des textes, des nouvelles plutôt guillerettes, des poèmes joyeux, par leur forme ou leur contenu… Peut-être est-ce ce que vous, lecteurs, attendez.

Nous allons bientôt savoir, ce qui vous plait ou vous déplait dans notre revue… nous achevons le dépouillement des questionnaires de satisfaction (ou pas) que nous vous avons adressés et auxquels, nombreux, vous avez répondu. Le nombre de vos retours est déjà le premier signe de satisfaction et d’encouragement que vous transmettez à tous ceux et toutes celles qui contribuent à cette publication. Un article, fouillé, sérieux, sera consacré à ce sujet dans le prochain numéro. Nous verrons si cette critique qui colle à notre histoire d’être « élitiste » est toujours ressentie par certains d’entre vous. J’avoue, sachant ce qu’il en est de celui qui rédige cet article qu’elle me fait bien sourire !

Dans le prochain numéro aussi, le compte rendu de nos assemblées générales et la nouvelle organisation de l’association… Une nouvelle fois, la houle a heurté nos récifs, nous luttons pour que résistent les digues !

Pour ce qui est de la pure rigolade, concentrez-vous donc sur celui-ci ! Il y a de quoi. Vous découvrirez les premiers textes primés de notre soixante-douzième concours ; si la quantité n’était pas au rendez-vous, la qualité ne fit pas défaut ! Notre quatrième de couverture présente le palmarès de ce cru.

Vous voulez jouer ? Vous le pouvez, rassurez-vous, Le nouveau dévorant, dans cette veine, en plus du chassé-croisé concocté par Alain Jourdain, et devenu habituel, vous découvrirez une nouvelle occasion de triturer vos méninges — c’est excellent pour la santé — avec un questionnaire à choix multiple, proposé par Liliane Millet. C’est une belle idée ! elle démontre que les malles de l’histoire de notre association regorgent de richesses : ô combien de portraits, ô combien de chroniques, combien de thèmes abordés depuis toutes ces années… Un trésor, que nous tous avons constitué et dans lequel nous nous autorisons à piocher, pour le remettre au gout du jour ou pour s’en servir comme ingrédient à une nouvelle préparation.

Jouer, encore vous le pouvez, le CLEC récidive avec le jeu des acrostiches élaboré, jusqu’au moindre détail, par André Bonnisseau… Cette fois, c’est « Frontières », le mot, qui servira de base à la création des poèmes à venir. Nous nous abstiendrons de disserter sur ce thème… chacun d’entre nous a le triste loisir de pouvoir le faire, chaque soir devant son écran de télévision. Pour contrecarrer les petits plaisantins qui font voter les amis (non, non, ils ne sont pas adhérents), comme cela se fait, sous le voile de l’anonymat informatique, les règles ont été modifiées… Une sorte de jeu de cachecache, en quelque sorte !

Vous le savez désormais, lecteurs assidus, cet éditorial se rédige bien en amont de la date de publication. L’époque où, sur l’écran s’inscrivent les lettres que des doigts malhabiles tapotent sur le clavier, correspond à celle des bonnes résolutions pour les jours à venir.

Promis, nous serons plus joyeux, nous répondrons présents aux sollicitations de l’UAICF lorsque celle-ci nous invitera à participer à des expositions ou des manifestations…, nous répondrons présents lorsque se concrétiseront les projets de mise en commun d’activité. En attendant, nous restons attentifs à tous les signaux comme doit l’être tout bon cheminot !

Promis, nous enverrons sans tarder notre revue à toutes les bibliothèques qui, par l’intermédiaire de leur CASI auront enfin décidé de prendre un abonnement afin de permettre aux collègues qui viennent dans ces lieux de culture pour faire autre chose que d’acheter des billets de spectacle de pouvoir lire les articles que vous nous adressez.

C’est promis, nous sommes prêts à jouer collectif, dès qu’il y aura collectivité !

 

 

N°311 (décembre 2022)

 

Du CLEC dans l'univers en expansion

Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

Il fut un temps où le CLEC cléquait sans trop se soucier de son avenir. C'est-à-dire qu'il s'efforçait, avec l'engagement fort et sans faille de certains de ses adhérents (on pourrait, pour les identifier, remonter très loin dans l'histoire de notre association, sans oublier celles et ceux de ce siècle), de proposer de nombreuses activités, plus ou moins mobilisatrices, mais toujours génératrices d'échanges et de rencontres en face à face.

Ce temps est-il révolu? Le temps où le CLEC compte est-il advenu ? Nous comptons les adhérents, nous comptons le prix du papier, celui de l'encre, nous comptons et recomptons nos économies, celles que nous ont laissées ceux qui nous ont précédés.

Nous comptons les pages de la revue, nous comptons sur Internet pour réduire nos frais de déplacement (nous réunirons-nous à distance ?) ; nous nous interrogeons : faut-il «à la toile» confier vos écrits?

Que vient faire l'univers en expansion dans cet éditorial, se diront les plus attentifs au contenu de notre revue (et nous avons des lecteurs particulièrement pointilleux !) ? À l'heure où nous jouons au billard avec les astéroïdes, je songe à la sonde américaine, nommée DART, tandis que l'univers continue de prendre ses aises dans l'infini de l'inexploré, la place donnée à chacun des occupants de notre planète se rétrécit. Est-ce pour contrebalancer cette réalité que notre société, au travers de l'individualisme qui semble devenir la règle, se plait à valoriser toutes les initiatives qui nous tiennent à distance les uns des autres ?

Je sais, on me prouvera aisément le contraire, n'empêche, il fut un temps où la question ne se posait pas. Il fut un temps où le CLEC cléquait. Mais je suis persuadé que, « malgré la Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve », nous n'en avons pas fini. La preuve : la durée de vie de l'association a déjà dépassé celle du règne de la reine Élisabeth d'Angleterre, référence de longévité. Si vous restez à nos côtés, si vous incitez vos collègues, vos amis à nous rejoindre, nous pourrons continuer, tous ensemble !

On vous le dit par ailleurs, le conseil d'administration de l'association a voté des augmentations : une, de quatre euros, pour la revue, soit un euro par numéro, et une autre d'un euro pour l'adhésion. Elles ne compenseront ni la diminution de la subvention versée par l'UAICF ni l'augmentation de la cotisation que, en même temps, le CLEC reverse à l'UAICF Nous sommes pleinement conscients que pour certains de nos lecteurs ces efforts ne sont pas neutres; c'est pour cela que nous avons prévu de ponctionner notre tirelire.

Bientôt, nous allons vous demander votre avis sur les moyens de communication qui sont les nôtres (revue, site, lettre d'information). Pour ce faire, nous avons prévu de vous soumettre un questionnaire de satisfaction (ou pas) ; il vous sera adressé avec la carte de vœux que depuis quelques années nous avons pris l'habitude d'envoyer à nos adhérents, avec leur vignette, à nos abonnés non adhérents, sans la vignette, et même à nos relations qui ne sont encore ni l'un ni l'autre, mais qui pourraient le devenir. Nous comptons, encore, sur vous pour nous répondre, nous faire part de votre opinion, elle est importante, vous l'avez compris, dans le contexte difficile où se débat l'association.

Votre opinion, vous aurez encore l'occasion de l'exprimer lors de notre prochaine assemblée générale : elle aura lieu le samedi 28 janvier 2023. Tout est dit dans la revue, soyez attentifs !

Ce numéro vous arrive alors que la fin d'année s'annonce. Peut-être est-ce à la lumière d'une chandelle que vous le lirez, pelotonné au plus près de l'âtre qui fera flamboyer les mots... Où que vous soyez, entouré de vos proches ou un peu isolé, le CLEC qui, pour vous, continue de cléquer, vous souhaite les meilleurs instants possibles pour cette fin d'année.

 

N°310 (septembre 2022)

 

Le titre ?

Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

 

L’écrit réclame un titre ! Parfois, il vient en premier ; il suffit alors de broder à la suite une nouvelle, un roman, un poème, un éditorial… D’autres fois, l’écrit se fait et le titre manque ; il vient plus tard : il en faut un ! Il se peut également que plusieurs titres frappent à la porte en même temps, délicat d’en choisir un.

J’étais dans cette situation en abordant ce soixante-douzième éditorial. Parmi les postulants s’offraient à moi, « signal d’alarme », « feux de détresse », « drapeau rouge » et autres joyeusetés. Tout ça pour quoi ? pour évoquer notre association ! Les temps sont difficiles, la vigilance est de rigueur, elle n’y suffira pas !

D’un côté se dresse l’obstacle financier : la subvention de l’UAICF diminue tandis que la cotisation à reverser augmente. Le cout de fabrication de notre publication, de ce Nouveau dévorant que vous avez en main, progresse lui aussi : papier, encre, frais postaux. Il nous faudra répercuter ces frais alors que pour chacun, et pour les moins aisés notamment, les dépenses courantes sont en constante augmentation. Déjà nous avons reçu des résiliations au motif « qu’il faut faire des choix ».

À cet aspect économique s’ajoute une autre problématique, celle de la motivation. Nombre de ceux qui étaient actifs s’aperçoivent qu’ils ont pris de l’âge, si la plupart restent fidèles à l’association, ils se désengagent des actions qu’ils menaient à bien.

De plus, le CLEC comme toutes les associations n’est pas vraiment remis des crises qui se sont succédé (pandémie, conflit en Europe, messages récurrents sur une évolution néfaste du climat).

Le tableau que je brosse n’est pas gai, j’en ai conscience. Il faut réagir.

Cette réaction, pour ce qui concerne notre association, vous l’attendez de son conseil d’administration. Vous avez raison. Nous continuons, preuves à l’appui. Dans les pages qui suivent, vous découvrirez le programme des activités de la saison qui s’ouvre. Il est moins étoffé que d’ordinaire, mais nous travaillons à formuler d’autres propositions. Une fois concrétisées, elles seront portées à votre connaissance, soit dans la revue, soit, en continu, sur le site du CLEC (www.clec-uaicf.fr). Ne manquez pas de montrer votre intérêt en allant lui rendre visite !

Autre proposition, l’annonce de notre concours littéraire, le soixante-douzième ! Faites un effort, participez. Vous n’écrivez pas ? Faites participer vos conjoints, vos ayants droit, vos collègues cheminots…

Donc le conseil d’administration poursuit ses efforts… Mais vous, que faites-vous pour l’association ? Vous pouvez faire beaucoup, même si vous ne faites qu’un peu. Écrire, je viens de le dire, en participant au concours, en proposant des textes, des jeux, des articles thématiques (humour, par exemple). Vous pouvez également proposer des animations (visites, conférences…), mais ce que nous attendons, de vous chers adhérents, chères adhérentes, c’est un effort de promotion de notre association. Parlez-en autour de vous, mettez en avant l’attrait que vous éprouvez à lire notre revue.

Nous cherchons des adhérents ! Nous ne les trouverons pas sous les sabots d’un cheval, ils sont autour de vous : votre voisin, votre voisine, vos collègues de travail. Incitez-les à nous contacter pour obtenir des informations, nous leur offrirons un exemplaire de notre trimestriel.

Ne rien faire lorsque le danger est signalé ne serait pas très cheminot !

Pour conclure, quelques mots de ce qui vous attend dans ce numéro en plus des annonces déjà mentionnées. Des nouvelles, cette fois, le hasard a fait que plusieurs d’entre elles vous emmèneront en voyage. Des voyages sans consommation d’énergie, mais pas sans intérêt. La poésie et les poèmes ne sont pas oubliés. Vous découvrirez ceux arrivés en tête des acrostiches autour du mot « éphémère », ainsi que d’autres, classiques ou pas, semés au fil des pages.

Il y a le titre, et s’il fallait un sous-titre, ce serait : « On compte sur vous ! »

 

N°309 (juin 2022)

 

Des papillons jaune et bleu

Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

 

À l’heure où nous rédigeons cet éditorial, à quelques centaines de kilomètres de nos frontières de l’Est, des êtres humains meurent, tués, poussés sur les routes de l’exil par d’autres êtres humains au motif que les seconds veulent récupérer un morceau de terre qui leur a appartenu et leur appartiendrait encore. Qui a raison, qui a tort ? Peu importe, seules comptent les vies brisées, les familles démembrées, les horreurs… Ces horreurs, nos parents qui parfois les avaient subies ou en avaient été témoins nous avaient pourtant assuré que, dans notre Europe préservée, au moins, nous ne les reverrions jamais.

Que pouvons-nous faire ? Nous avons choisi de poser des papillons jaune et bleu en couverture de notre revue… C’est bien peu pour soigner cette nouvelle cicatrice sur la croute de notre écorce terrestre. Ce qu’il faudrait vraiment faire, ce qui pourrait avoir un vrai impact sur ce conflit, comme sur tous les autres, c’est s’armer !

Non pas s’armer de fusils, de bombes en tous genres, capables de mettre en péril l’existence même de la vie sur Terre, non, l’arme absolue, du moins le croyons-nous, c’est l’Éducation. Une éducation qui mette en avant les valeurs humaines et qui, attestant de la fragilité de notre carapace insiste sur l’intérêt que tous nous avons de la préserver.

La fragile enveloppe charnelle qui nous sert de frontière durant notre bref passage ici-bas aspire à se développer dans un monde en paix et dans un environnement propice à sa réplication. Donnons aux jeunes générations la force intellectuelle de lutter contre les guerres.

 

Allons, nous n’allons pas changer le monde, restons modestes ! L’écrit ne nous en donne pas le pouvoir ! Certes, mais l’écrit permet de bien belles choses : outre l’expression de la pensée, formalisée en signes, il nous permet de raconter de belles histoires de formuler d’harmonieux arrangements poétiques. Nous le savions, mais nous en avons eu, une fois encore, la confirmation lors de la cérémonie de remise des prix de notre 70e concours littéraire, le 12 mars dernier. Les auteurs, hommes et femmes, des nouvelles primées étaient tous là. Chacun, recevant son prix, a pu donner quelques précisions sur « les raisons d’être » de son texte. Beaucoup de souvenirs personnels, souvent lointains, mais conservés dans un recoin de sa mémoire. Pour certains, c’est dans leur présent qu’ils avaient pioché leur récit, d’autres avaient mobilisé leur imaginaire, tous surent nous faire partager de riches instants d’émotion. Seul un poète, parmi les six primés, était présent, mais tous, ils étaient représentés par leurs poèmes qui furent lus à l’assemblée.

Bien sûr, un concours, c’est une compétition, mais c’est aussi, et peut-être tout autant pour nous, au CLEC, le partage de ces moments forts. Songez-y, vous qui hésitez à participer…, dans le prochain numéro, nous publierons le règlement du 72e concours…, entre temps, les jurés examineront et rendront leur avis sur les textes de notre 71e concours.

 

Malgré le décalage de la date de notre assemblée, nous respectons la chronologie de publication de la nouvelle organisation de notre association…, vous la trouverez en page 18 de ce numéro. Nouvelle ! c’est beaucoup dire, puisque cette organisation a peu évolué, les mêmes bénévoles ont accepté de prolonger leur mandat, de continuer à donner du temps pour l’association. C’est à la fois réjouissant et un peu dommage ; nous aimerions tant que nos collègues qui découvrent Le nouveau dévorant, au hasard d’une dans leur bibliothèque par exemple,  deviennent de nouveaux adhérents, et pourquoi pas des membres de notre conseil d’administration. En attendant, à l’usage de ceux qui ne purent se joindre à notre assemblée, nous publions un bref compte rendu de cette journée… le procès-verbal, lui, a été envoyé à tous les participants, présents ou représentés.

Rassurez-vous, lecteurs assidus, ce numéro est aussi riche de bons textes que le précédent, ils vont vous accompagner durant ces premiers jours d’été, vous distraire qui sait de la contemplation de ces papillons jaune et bleu qui se cherchent un avenir dans le ciel de notre Terre.

 

N°308 (mars 2022)

 

Un Cheminot, c'est quoi ? Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

 

Jusque-là, avouons-le, on ne se posait pas la question, d’autant que la réponse allait de soi, du moins, pour nous, ici, en France. Un cheminot, c’est un homme ou une femme (dans ce cas, on dit une cheminote) qui travaille dans l’entreprise SNCF. Oui, mais, ça, c’était avant ! Désormais, depuis que l’ouverture à la concurrence produit ses effets, depuis l’apparition de nouvelles entités, Railcoop, par exemple, les choses ont changé !
Dans toutes ces entités, travaillent ou travailleront des hommes et des femmes… Ils seront toujours « employés des chemins de fer », comme le précise, pour cette occurrence, le dictionnaire, mais ils ne seront plus cheminots, au sens que nos associations du personnel donnent à ce terme.
Ainsi, pour adhérer au CLEC, jusqu’où pourra-t-on se prévaloir d’être cheminot… ? Quelle forme, quelle extension d’univers allons-nous donner au C à la majuscule finale de notre sigle ? Bien évidemment, il ne s’agit pas de douter une seule seconde du fait que des non-cheminots puissent partager notre intérêt pour tout ce qui a trait à la littérature au sens le plus large comme nous aimons à le dire… Ils sont nombreux à le faire au sein de notre association et nous sommes heureux et fiers de les compter dans nos rangs. Non, la question qui préoccupe les instances c’est bien celle des subventions, des moyens de fonctionner mis à notre disposition. Des accords seront-ils possibles, sont-ils souhaitables, jusqu’où ? Oui, il faudra bientôt répondre, de façon précise à cette question : qu’est-ce qu’un cheminot ?
En attendant la réponse, je vous propose d’aborder un autre thème, celui de la Francophonie… Si rien ne s’y oppose par ailleurs, le président de la République devrait, en mars 2022, au moment de la sortie de notre revue, inaugurer la Cité internationale de la Francophonie, à Villers-Cotterêts. Depuis le début de cette année 2022, la France préside le Parlement européen…, dans quelques semaines, les Français éliront leur nouveau président (ou nouvelle présidente) de la République… Autant d’occasions qu’il ne fallait pas rater pour alerter qui de droit sur l’impérieuse nécessité de défendre notre langue. Le Haut conseil international de la langue française et de la Francophonie (que nous évoquons à nouveau dans notre rubrique Langue), par la voix de son Secrétaire général, Albert Salon, l’a fait : lettre aux candidats potentiels, lettre au président de la République en poste, message à la presse… De toutes ces actions, notre site, notre nouveau site, rend compte. Les visites sont gratuites, c’est ouvert en continu, aucun passe n’est requis, le masque n’est pas indispensable.

Le temps s‘en va,, mais nous n’oublions pas. Dans ce numéro, nous avons choisi de nous souvenir. Le faire sans excès d’émotion — nous avons notre lot quotidien auquel il n’est pas utile d’en ajouter —, le faire pour rendre hommage ! Ainsi, songeant que Raymond Besson nous a quittés en février 2012, voilà déjà dix ans, songeant qu’il fut suivi l’année d’après par Jean Flamion et Claude Koch, nous vous proposons de relire, pour chacun de ces trois-là, un texte déjà paru dans notre revue.
Mais, comme le disait je ne sais plus qui « le présent c’est aujourd’hui ! ». Ce présent-là, ce sont les textes primés à notre soixante-dixième concours. Au fur et à mesure des publications de cette année, vous aurez l’occasion de les découvrir. Vous ne serez pas déçus ! tous les styles et tous les talents s’expriment, en vers comme en prose.
Surtout, ne vous arrêtez pas en cours de lecture…, ce Nouveau dévorant fait la part belle à la littérature, les recensions d’ouvrages de nos adhérents sont nombreuses et un long article, présenté par Marie-Christine Vacavant, évoque, y compris par le menu, le prix du deuxième roman du CCGPF attribué à Christine de Mazières, pour son ouvrage La route des Balkans.
Alors, cheminots ou pas, nous vous souhaitons un agréable voyage en notre compagnie


 

 

N°307 (décembre 2021)

 

En bonne voie ? Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

 

Depuis que nous nous connaissons, je peux bien vous faire une confidence : j’ai une nouvelle carte d’identité nationale. J’ai récupéré le sésame qui, si tout va bien, doit m’accompagner durant une dizaine d’années. Son format est celui d’une carte bancaire, c’est une excellente idée !

Néanmoins, ayant lu dans notre revue que le ver est dans le fruit, je nourrissais quelques craintes quant au libellé des différentes mentions reprises sur le document. C’est bien vrai ! les éléments qui servent à me définir, sont en anglais : ils sont aussi en anglais, pour être plus précis. Mes Gwen names, ma Date of birth… tout y est ! Jouant alors les naïfs, j’interrogeai la préposée sur ce bilinguisme… Elle vérifia ; elle l’ignorait, ne pouvant du coup justifier cette « avancée ».

Quel monde étrange : j’ai un document, rédigé en langue anglaise, qui me permet de me déplacer dans tous les pays de la Communauté européenne, mais pas en Grande-Bretagne, puisqu’elle a rompu les fragiles amarres qui l’unissaient au continent et qu’un passeport est désormais nécessaire pour s’y rendre. Passe encore pour le passeport, mais la carte d’identité ? À peine revenu de cette disconvenue, je lisais que le maire de la capitale finlandaise voulait faire de la langue anglaise une langue officielle pour « pallier la pénurie d’experts dans ce pays en demande de main-d’œuvre très qualifiée ». Faut-il, une fois encore, à ces constats, ajouter la portion congrue qui est laissée aux langues nationales dans les instances européennes ? À quoi bon ? Il n’est plus temps d’en douter, autant d’indices concordants nous confirment qu’à grandes enjambées, nous avançons vers une langue unique de l’Europe.

Souhaitons que tous les organismes officiels qui ont pour mission de faire vivre, avec son temps, notre langue, que tous ceux qui par leurs écrits prouvent sa richesse, que tous ceux qui, contre les vents contraires et les marées qui sapent ses bases, continuent de la défendre, souhaitons que tous ceux-là parviennent à freiner le processus, sinon la Expiry date de notre langue sera pour bientôt !

Puisque nous en sommes aux confidences, avant que vous n’ouvriez les pages de votre revue, je vous précise que vous allez y découvrir deux portraits. Celui de Flaubert, que l’on honore à l’occasion du bicentenaire de sa naissance à Rouen ; il est rédigé par Claude Masson. Celui de Roger Ferlet, Ardéchois aux multiples talents, vous est proposé par Maurice Gauthier.

Ainsi, au gré des textes que nous recevons, se constitue votre Nouveau dévorant dans lequel se côtoient les fictions, les poèmes…, les contributions diverses que vous nous adressez et sur lesquelles nous comptons. Depuis son origine, qu’elle soit bulletin de l’AEC (Association des écrivains cheminots) ou qu’elle devienne à la fin des années soixante Le dévorant, la revue a toujours été le lieu privilégié et longtemps unique de l’expression littéraire des cheminots et de quelques sympathisants, écrivants amateurs, fiers d’être publiés et heureux d’être lus ! Au fil des échanges qui souvent ont précédé les publications, les propositions d’écriture se sont améliorées, des liens se sont tissés… Nous continuerons à entretenir cette amitié littéraire tant que vous continuerez à nous adresser vos écrits.

Pour ce dernier numéro de l’année 2021, nous avons constitué une revue dans laquelle deux thématiques principales se côtoient, l’une, la rue ; faite de souvenirs d’observations, d’attentions à ceux qui y ont élu « domicile ». L’autre, Noël ! Les textes sont représentatifs des sentiments qui peuvent animer les humains à cette période : le rêve, l’empathie, mais aussi cette morosité à laquelle il est parfois difficile d’échapper.

Allons, ne cédons pas à la mélancolie saisonnière ! il est temps d’accrocher les guirlandes aux sapins, il est temps de songer aux cadeaux, et tant pis si les composants électroniques des jouets d’enfants sont manquants, il est ici et là dans nos forêts des lutins qui savent façonner le bois pour en faire des objets capables d’éveiller les sens des plus jeunes.

Que la fin d’année vous soit agréable, pour le reste, tout compte fait, je ne sais pas si nous sommes sur la bonne voie !

 

N°306 (septembre 2021)

 

Cendrillon, Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

 

Ce conte, attribué à Charles Perrault, dont on connait d’autres versions, sous d’autres titres, fit beaucoup disserter. Un peu à cause du thème, mais bien plus à propos de la matière dont était faite la fameuse pantoufle : de vair ou de verre ? Le doute n’est plus permis, que ce soit les défenseurs de la cause animale ou les exégètes de la littérature merveilleuse, un accord a été trouvé, c’est bien de verre qu’il était question.

De verre ! comme les plafonds que les médias évoquent à longueur de jour pour signaler un point au-delà duquel il ne semble pas possible d’aller. Cette frontière est un peu à l’image du Paradis perdu : ceux d’en bas peuvent envisager ce que serait cet idéal, si l’on parvenait à franchir cet obstacle… Hélas, les autorités qui n’osent pas installer un marteau brise-vitre, peinent à repousser ce plafond… Malgré tout, la vie continue. Depuis que les masques sont tombés, elle a même repris des couleurs ; celles des sourires, celles de lèvres carminées, celle des mots qui ne sont plus filtrés, déformés, celles des phrases que l’on prend tout autant plaisir à voir qu’à regarder se former.

La vie reprend son cours, presque comme avant, du moins pour ceux que les dégâts humains et matériels de la pandémie n’auront pas touchés de trop près. Au CLEC aussi nous regardons vers le futur.

Dans ce numéro, particulièrement chargé en ce qui concerne nos activités, nous vous présentons les différentes occasions de nous rencontrer, qu’il s’agisse d’un atelier d’écriture ou de lecture, de découvertes muséographiques, de conférences voire même, pour les plus « courageux » de séjour en résidence… Il est encore possible d’ajouter des propositions, n’hésitez pas à nous en adresser si vous souhaitez faire découvrir une manifestation locale qui aurait à voir avec la littérature au sens large.

Autre information importante qui vous est donnée à lire : l’annonce de notre soixante-et-onzième concours littéraire. Participez ! Faites participer ! À la date de parution de ce numéro, le jury de notre soixante-dixième concours ne s’est pas encore réuni pour délibérer sur l’attribution des prix…, mais les jurés ont déjà lu et commenté les textes qui leur ont été soumis. Nous espérions un peu plus de participants pour ce millésime particulier. Les plumes ne se sont pas déliées alors que les primes, octroyés aux lauréats étaient doublées. C’est au moins une consolation, les cheminots autorisés à concourir ne sont pas mercantiles ! Toutes ces informations et bien d’autres vous allez pouvoir les retrouver sur notre site, actualisé, profondément remanié ! Allez-y ! Informez-vous, soyez actifs dans la vie de notre association.

Autre pavé bien nourri de ce numéro ; celui en rapport avec les livres ! Vous trouverez l’échange de questions-réponses auquel a bien voulu se prêter l’auteure de l’ouvrage Baïkonour, prix du Second roman des cheminots. Vous ne manquerez pas de lire, nous l’espérons, le compte rendu de l’activité Clecture, celle où on lit et débat. Cette fois, l’auteur d’un des ouvrages retenus, La roseraie, participait en « direct » aux débats. Un auteur qui est également le président de notre concours littéraire, j’ai nommé celui que le CLEC remercie doublement, Michel Besnier ! Enfin, toujours dans cette veine littéraire, nous vous proposons un essai rédigé par Élisabeth Haw qui vous permettra de faire plus ample connaissance avec Georges Navel, l’auteur de Travaux.

Rien d’étonnant que cette partie de notre revue soit particulièrement développée ! les plus hautes autorités (les mêmes que nous évoquions ci-devant) n’ont-elles pas fait de la lecture, une cause nationale ? Nous nous en réjouissons ! Nous serons attentifs à tout ce qui pourra se cacher derrière les mots, et chaque fois que possible nous participerons aux activités proposées, notamment en direction des plus jeunes, et des cheminots en général !

Alors, en cet automne débutant, profitons des derniers beaux jours, efforçons-nous de repousser tous « ces fameux planchers de verre », au plus près des étoiles, et faute de princesse ou de prince charmant, dont on a peu à faire, engageons-nous, comme Cendrillon, dans un avenir plus réjouissant que les mois passés.

N°305 (juin 2021)

 

Le tunnel était en courbe, Philippe Deniard, rédacteur en chef de la revue.

À tous ceux et toutes celles qui ont eu l’occasion d’occuper la place du conducteur dans la cabine de conduite d’un train, cette image du tunnel en courbe parlera. On n’en voit pas le bout, d’autant moins qu’il est plus long… La petite luminosité qui en signale la sortie se fait attendre ; on a parfois l’impression de ne pas avancer.
L’image, vous l’avez compris, fait référence à la pandémie. Depuis la parution du numéro précédent, nous avons dû respecter un nouveau confinement, reculant d’autant l’espoir des libertés retrouvées, de la convivialité partagée. Et pourtant…
Quelle belle aventure que ce vaccin ! En plus de son effet thérapeutique, il est devenu une sorte de symbole de l’évolution de notre société. Rapidement élaboré — pour certains d’entre ceux qui sont proposés, par la mise en œuvre de techniques innovantes —, il a montré les capacités d’intelligence dont l’homme (au sens de l’être humain, je le précise pour ne pas, à nouveau, me mettre à dos les lectrices que la couverture du numéro précédent a heurtées) est capable. Si rapidement mis en fabrication sur des chaines de production de très haute technicité, que l’on a un peu oublié de s’étonner de l’exploit que cela représente. Et puis, par bribes, sont venus à nos yeux et à nos oreilles les marchandages économicopolitiques qui se tramaient en sous-main… nous rappelant le monde dans lequel nous vivons et celui vers lequel se dirigent les générations futures, à moins que, d’ici là, elles ne parviennent à sortir du tunnel par la grande porte !
Autre voie que les plus jeunes choisiront peut-être d’explorer : aller « faire pousser des tomates sur
Mars ». Quel émouvant spectacle que de voir la sonde Persévérance se poser en douceur (« atterrir » est le terme exact) sur la planète Mars le 18 février 2021 ! du même niveau d’émotion que l’alunissage des premiers terriens sur « la blanche Séléné », le 21 juillet 1969 ! J’espère que beaucoup d’entre vous ont pu partager ces instants qui témoignent de l’intelligence de notre humanité malgré toutes les vicissitudes auxquelles elle doit faire face ! L’infiniment grand semble à portée de main tandis que l’infiniment petit est capable de nous terrasser !
Revenons à notre paroisse ! Comme vous pouvez le constater, l’entrée en matière de ce Nouveau dévorant est scindée en deux parties, la première est rédigée par le nouveau président de notre association, Alain Naudet. Il a accepté de poursuivre la mission que, voici quelques années, j’avais faite mienne. Cette fois la passation s’est déroulée dans les meilleures conditions possibles. Le CLEC poursuit sa route ; je m’en réjouis, nous pouvons continuer à partager sur tout ce qui a trait à l’écriture, la littérature, la défense de notre langue…
Dans ce numéro, nous rendons compte du déroulement très particulier de notre assemblée générale et précisons les rôles de chacun des membres du conseil d’administration de l’association. Et, puisque c’est un peu un nouveau départ, j’en profite pour remercier toutes celles et tous ceux qui nous proposent, de manière régulière, des articles et des chroniques. Marie-Bernard Gœpfert nous fait toucher du bout du doigt les « concepts » philosophiques ; Joël Forthoffer nous invite à nous interroger sur le devenir du chemin de fer ; Marc Mousli, nous éclaire sur des groupes de pensée, des évolutions de notre société, certainement qu’il donne lui aussi à quelques lecteurs l’envie d’aller y voir de plus près. Je n’oublie pas d’associer à ces remerciements Jean-François Hagnéré, Daniela Laurans, ni, pour nos jeux, Alain Jourdain, et Shogan, le chroniqueur discret ! Je m’en voudrais de ne pas mentionner Mireille Gras, par l’intermédiaire de laquelle peuvent s’exprimer dans notre revue, les participants de l’atelier Internet.
Le train roule, nous allons, c’est sûr, atteindre, vaille que vaille cette fameuse sortie, bientôt tomberont les masques et bientôt brillera le soleil.
Dans le prochain numéro, nous vous parlerons de l’année européenne du rail ; pour l’heure, en quatrième de couverture, nous vous proposons de vous familiariser avec l’affiche de cette manifestation à laquelle est associée l’UAICF.
Bel été à chacune et chacun d’entre vous !



 

 

 

N°304 (mars 2021)

 

Les mots

 

 

Les mots sont comme les chaussettes, ils ont un sens ! Voilà qui commence mal, je bute sur un mot, le mot « sens ». Il a plusieurs acceptions : deux principales, qui se subdivisent en cinq ou six significations que je m’abstiendrai de citer, chacun pouvant ouvrir son dictionnaire pour faire l’exégèse de cette introduction.
Des mots, certains en font un peu leur métier, ainsi, les académiciens travaillent à redonner du lustre à leurs définitions en tenant compte de l’évolution de notre société. La neuvième édition du dictionnaire avance, nous vous disons deux mots de la dernière série publiée au Journal officiel de la République, voici un an ; elle va de savoir-faire à sérénissime.
Des mots encore ! En plus de leur métier, quelques-uns en font leur passion. C’était le cas de Alain Rey. Il s’en est allé en octobre dernier. Il avait, par rapport à ses collègues linguistes, un peu plus de bonhommie, un peu plus de proximité avec ceux qui, aussi justement que possible utilisent les mots. Les ouvrages qu’il a rédigés ou auxquels il a participé font florès : les dictionnaires chez Le Robert, son Dictionnaire amoureux des dictionnaires chez Plon… citons également Mille ans de langue française, chez Perrin. Dans celui-ci, nous avons souvent puisé nos sources. Cet ouvrage se termine par un éloge de la langue française, mais aussi par une incitation, à l’usage des francophones, à ne pas idolâtrer la langue qu’ils ont en partage et à s’ouvrir à d’autres langues porteuses d’autres cultures, au travers des êtres humains qui les font exister.
Ne pas idolâtrer le français, certes ! mais ne pas non plus fouler notre langue au pressoir de la bêtise ou de l’outrecuidance ! Donnons pour exemple certaines instances internationales (et pas seulement celles de l’administration de l’Europe, nous en connaissons d’autres, la FISAIC, Fédération internationale des sociétés artistiques et intellectuelles des cheminots, par exemple) qui, usant ou voulant user d’une seule langue, oublient comme le disait Umberto Ecco, que « la langue de l’Europe c’est la traduction ».
Les mots ont un sens disions-nous, [...]

 

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N°303 (décembre 2020)

Le gout des autres

 

Voici un an, peu s’en faut, vous découvriez le nouveau visage de votre revue, rebaptisée Le nouveau dévorant ! Si quelques modifications, plus ou moins perceptibles ont été mises en œuvre au fil des publications, les lignes de force étaient en place.

Le nombre des publications est passé de six à quatre, mais, en cette année particulière à bien des égards, vous avez reçu cinq numéros, dont un numéro 300 qui souhaitait mettre à l’honneur ceux d’entre vous qui avaient contribué à alimenter la centaine de revues précédentes. Moins de publications donc, mais, je le redis, autant d’articles, sinon plus, que précédemment.

Nous pouvons tirer un premier bilan de cette évolution : au vu des retours que nous avons reçus, il est positif. Comment ne pas s’en réjouir ! La couleur est venue égayer les pages, une illustration de couverture, dessinée par Jean-Jacques Gondo, que nous remercions au passage, donne un « coup de jeune » à la revue.

Nous nous réjouissons de ces résultats, mais la joie est teintée d’une certaine retenue. Vous le lirez, au fil des articles, le CLEC lance des appels pour alimenter certaines chroniques, il en lance également pour venir renforcer l’équipe et poursuivre l’aventure. Ne restez pas sourds à ces messages !

Autre source d’inquiétude, la baisse de nos effectifs ! Nous voguions, bon an mal an, jusqu’à maintenant avec une diminution de l’ordre de trente personnes par année. Un rythme assez semblable à celui de la SNCF (il parait que nous allons retrouver le« la »), à deux zéros près. Ce ne sera pas le cas, cette fois : activités annulées, peu d’ouverture possible vers l’extérieur, difficultés pour diffuser nos revues à usage de promotion… Autant d’éléments qui entravent le développement de l’association.Nous ne sommes pas les seuls ! Le monde associatif dans son ensemble souffre et va continuer de souffrir des effets de la pandémie. On connait les symptômes qui la caractérisent (fièvre, toux, anosmie, agueusie, fatigue… n’hésitez toutefois pas à consulter votre médecin, pour faire poser un diagnostic). On s’aperçoit, au fil des mois, qu’une des séquelles de l’existence de la maladie, c’est aussi la perte du gout des autres !

La crainte se justifie, dans une certaine mesure, elle se comprend, mais elle est là ! Chacun se protège, il faut le faire, rigoureusement. Les « instances » se préservent en fixant des règles, en imposant des restrictions. C’est leur rôle ! Comment dire, « c’est trop » ou « c’est trop peu », sauf, bien sûr à être dans le camp de ceux qui savent, mais ne font pas ? Les conséquences sont, elles, bien visibles.

[...]

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N°302 (septembre 2020)

N’en parlons plus, pour cette fois !

L’éditorial, souvent, s’écrit par tâtonnements ; vient d’abord l’esquisse, articulée sur les notes prises ici et là dont on songe faire un usage ultérieur. Puis, de semaine en semaine, la vie laissant filer entre les ventaux de l’écluse du temps les nouvelles d’hier il faut revoir la copie !

Si le virus et la maladie à laquelle on hésite à attribuer un genre — masculin ? féminin ? — sont toujours là, et si toutes les questions qui se sont posées n’ont pas trouvé de réponse, au moins, les façons de s’en prémunir nous sont désormais connues. Foin des Monsieur et Madame Purgon qui ont occupé le devant des écrans télévisuels auxquels les circonstances nous ont, comme drosophiles au pot de confiture, longtemps agglutinés. Fort heureusement, nombreux furent ceux qui, tel l’Argan, du Malade imaginaire, refusèrent le clystère, boudèrent la soupe aux orties et s’en tinrent aux méthodes préconisées par ceux qui, tout en ayant autorité, osaient afficher leurs doutes. N’en parlons plus, pour cette fois, en souhaitant que ce soit la seule ; l’Histoire s’avance, mais, hélas, le présent ne lui a pas encore laissé la place !

Il n’empêche que [...]

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302edito

N°301 (juin 2020)
La promesse de l'aube.

Comme nombre d’entre vous, j’ai profité de ces dernières semaines pour lire. Parmi les ouvrages lus, il y eut La promesse de l’aube, de Romain Gary, même si je ne puis que vous inciter à lire ou relire cet ouvrage, je ne m’appuierai pas sur son contenu, pour faire un lien avec notre époque, d’autres sont plus en harmonie… On en a beaucoup parlé. De ce livre, je retiens le titre : la « promesse » tout d’abord.

En début d’année, préalablement aux élections municipales, mais qui s’en souvient, certains candidats parisiens proposaient de déplacer la gare de l’Est et la gare du Nord itou ! Je m’apprêtais à formuler une contreproposition et puis de retards en procrastinations, je ne le fis pas, et il fut trop tard. J’étais grandement plus favorable au déménagement de la Tour Eiffel dans le parc des Buttes-Chaumont. De nombreux arguments qu’il serait fastidieux de développer ici, plaidant pour ce choix. Il en est ainsi des grandes idées qui ne sont pas mises en application assez rapidement : elles finissent aux oubliettes.

Félicitons-nous, celles que nous avions au CLEC, pour faire évoluer la revue ont été menées à bien. Avec le numéro 299, nous avons basculé dans la modernité sans renier notre filiation. Ce Nouveau dévorant numéro 301 est le troisième du genre, il s’inscrit dans ce qui sera dé [...]

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N°300 (mars 2020)

300, numéro spécial.

Nous y voici à ce numéro 300 que depuis un certain temps nous – c’est-à-dire tous ceux qui sont impliqués dans la réalisation de cette revue et plus largement dans la vie de l’association – voyions se profiler à l’horizon sans vraiment oser y croire : nous l’avons fait, vous l’avez fait !

Nous avons choisi de donner un éclat particulier à cet anniversaire en publiant un numéro spécial. Pour le composer, nous avons balayé du regard les exemplaires parus depuis le mois de septembre 2003, ceux que vous avez nourris de vos mots, de vos textes, de vos réflexions. C’est donc à vous que le CLEC dit un grand merci !

Par numéro, un peu, par millésime surtout, nous avons évoqué quelques-uns des articles publiés, quelques-uns des moments particuliers de chacune de ces seize années de parution.

C’est de vous que nous avons souhaité parler, vous les auteurs ! Vous êtes plus de cent-cinquante à figurer dans ce sommaire qui ne sera pas affiché !

Certains sont cités plusieurs fois, d’autres une seule ; certains, hélas nombreux, ne liront pas ces mots… ils s’en sont allés. Nous les avons quand même associés à notre « pot de l’amitié ». Nous souhaitons qu’à la vue de leur nom, ici où là dans le foyer de l’un d’entre vous s’éveille la mémoire et s’invitent les bons souvenirs.

Merci à vous tous, et merci plus encore à ceux qui ont bien voulu répondre à notre appel à contributions. Ce fut, en parcourant chacun des textes reçus, avant de les intégrer à ce dévorant, un vrai plaisir de lecture.

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